La crise du logement en France continue de préoccuper le gouvernement, qui a récemment présenté son plan pour tenter d'enrayer cette situation alarmante. La Première ministre Élisabeth Borne a dévoilé les mesures issues du Conseil national de la refondation (CNR) pour tenter de faire face à cette crise. Dans cet article, nous vous présentons un aperçu des principales mesures annoncées et les réactions des professionnels du secteur.

1. Contexte de la crise du logement en France

1.1. Une situation alarmante

La crise du logement en France est marquée par des difficultés d'accès à la propriété et à la location, une production insuffisante de logements sociaux, et un ralentissement de la construction. Cette situation est d'autant plus préoccupante que le nombre de ménages demandeurs d'un logement social atteint un niveau record, avec 2,42 millions de ménages en attente, et 330 000 personnes sans domicile.

1.2. Le Conseil national de la refondation (CNR)

Face à cette crise, le gouvernement a mis en place le Conseil national de la refondation (CNR) pour élaborer un plan d'action. Le CNR a réuni plusieurs groupes de travail et a consulté près de 200 personnes, dont des professionnels de l'immobilier, des associations et des bailleurs sociaux, pour recueillir leurs avis et propositions sur la résolution de la crise du logement.

2. Les principales mesures annoncées par Élisabeth Borne

La Première ministre Élisabeth Borne a présenté 19 mesures issues des travaux du CNR pour tenter de résoudre la crise du logement. Ces mesures ont pour objectif de favoriser l'accession à la propriété et à la location, soutenir la production et la rénovation de logements sociaux, relancer la construction et amplifier la rénovation énergétique du parc privé.

2.1. Prolongation et recentrage du prêt à taux zéro (PTZ)

Le prêt à taux zéro (PTZ), qui devait s'arrêter le 31 décembre 2023, sera prolongé jusqu'en 2027. Toutefois, ce dispositif sera recentré sur les logements neufs en collectif dans les zones tendues et dans tous les logements (collectifs et individuels) en zone détendue sous condition de rénovation.

2.2. Fin du dispositif Pinel

Le gouvernement a décidé de mettre fin au dispositif Pinel d'investissement locatif fin 2024. Ce dispositif, jugé inefficace, sera remplacé par un dispositif de "logement locatif intermédiaire", qui permettra de proposer des loyers modérés sans être considéré comme social. Ce nouveau dispositif sera réservé aux zones tendues et élargi à une centaine de communes supplémentaires.

2.3. Aides à la location et soutien à la construction

Le gouvernement prévoit de renforcer les aides à la location, notamment en étendant la garantie "Visale" d'Action Logement à plus de 2 millions de personnes d'ici 2027, contre 1 million depuis 2018. Par ailleurs, pour soutenir la construction, 47 000 logements non vendus seront rachetés par la Caisse des dépôts et Action Logement.

2.4. Lutte contre la spéculation foncière et remise à plat de la fiscalité des locations

Élisabeth Borne propose de travailler au recours au droit de préemption par les collectivités pour enrayer la spéculation foncière. Elle demande également aux ministres d'étudier la remise à plat de la fiscalité des locations, notamment des meublés touristiques accusés d'aggraver la crise du logement.

2.5. Renforcement du dispositif "Logement d'abord" et développement du bail réel solidaire

Un budget supplémentaire de 160 millions d'euros sur cinq ans sera consacré au dispositif "Logement d'abord", qui vise à offrir un logement pérenne aux personnes mal logées. De plus, le gouvernement soutiendra le développement du "bail réel solidaire", qui permet d'acquérir un logement moins cher sans être propriétaire du foncier, en révisant à la hausse les plafonds de ressources.

2.6. Renforcement de la rénovation énergétique

Le gouvernement compte renforcer le dispositif d'aide à la rénovation énergétique MaPrimeRenov' pour accélérer la transition énergétique dans le secteur du logement.

3. Les réactions des professionnels du secteur

3.1. Déception et mécontentement général

Les annonces d'Élisabeth Borne ont suscité la déception et le mécontentement des professionnels du logement, qui estiment que ces mesures ne sont pas à la hauteur des enjeux. Ils déplorent notamment l'absence de mesures choc, comme l'encadrement des prix du foncier, et jugent certaines annonces trop vagues ou insuffisantes.

3.2. Les craintes des promoteurs immobiliers et des bailleurs sociaux

Les promoteurs immobiliers et les bailleurs sociaux expriment également leurs inquiétudes quant aux conséquences de ces mesures sur la construction de logements et la fluidité du marché. Ils appellent à des actions plus ambitieuses pour relancer la production de logements sociaux, favoriser l'accès à la propriété et lutter contre la spéculation foncière.

4. Les futurs chantiers du Parlement sur le logement

Plusieurs dossiers relatifs au logement devraient prochainement être examinés par le Parlement, notamment la proposition de loi sur le plafonnement de l'augmentation de l'indice locatif, l'objectif "zéro artificialisation nette" (ZAN), et la mise en place d'un moratoire sur le ZAN pour faciliter la construction de logements.

5. Conclusion

Le gouvernement a présenté un plan logement ambitieux pour tenter de résoudre la crise du logement en France. Toutefois, les mesures annoncées ont suscité la déception et le mécontentement des professionnels du secteur, qui estiment que ces annonces ne sont pas à la hauteur des enjeux. Il reste à voir si ces mesures permettront effectivement d'améliorer la situation du logement en France, ou si d'autres actions seront nécessaires pour répondre aux besoins des Français en matière de logement.