L'investissement immobilier locatif est un excellent moyen de diversifier son patrimoine et de générer des revenus complémentaires. En France, plusieurs dispositifs fiscaux encouragent les investisseurs à se tourner vers l'immobilier locatif. Dans cet article, nous allons explorer les différentes incitations fiscales immobilières disponibles pour les investisseurs en France, ainsi que les conditions et les avantages associés à chaque dispositif.

 

1. Loi Pinel 2023 : Investir dans l'immobilier neuf

La loi Pinel est l'un des dispositifs fiscaux les plus populaires en France pour encourager l'investissement dans l'immobilier neuf. Elle offre une réduction d'impôt aux investisseurs qui achètent et louent un bien immobilier neuf dans certaines zones géographiques où la demande de logements est supérieure à l'offre.

a. Conditions d'éligibilité

Pour être éligible à la loi Pinel, le logement doit répondre à plusieurs conditions :

  • Zone d'implantation du bien : Le logement doit être situé dans une zone en tension foncière A, A bis ou B1. Deux autres zones existent, B2 et C, qui ouvrent droit à la réduction seulement si le permis de construire a été déposé avant le 31 décembre 2017 et l'acte de vente définitif a été signé avant le 15 mars 2019.
  • Conditions liées aux locataires : Le logement mis en location au titre de la loi Pinel doit constituer la résidence principale du locataire et être non meublé. Par ailleurs, le revenu fiscal annuel du locataire ne doit pas excéder certains plafonds fixés par la loi, variables en fonction de la zone d'implantation du logement et du nombre d'occupants du foyer.
  • Durée de location : L'investisseur en loi Pinel doit s'engager à louer le bien immobilier pendant une durée minimale de 6 ans,sous peine de perdre ses avantages fiscaux et de voir remis en cause l'équilibre financier de son placement.

Cette période de 6 ans est prolongeable deux fois 3 ans, pour une durée maximale de 12 ans au total. L'investisseur peut également partir sur une durée minimale de 9 ans, prolongeable alors une fois de 3 ans.

En fonction de la durée de location, 6, 9 ou 12 ans, il obtient une réduction d'impôt de 12, 18 ou 21 % de son investissement, dans la limite de 63 000 €.

b. Plafonds d'investissement

L'investissement en loi Pinel s'applique à deux logements maximum par an et est limité par un plafond de 300 000 € d'investissement par personne et de 5 500 € par m² de surface habitable.

c. Risques associés

Le non-respect des engagements de location entraîne la perte du bénéfice des incitations fiscales de la loi Pinel. L'attention de l'acquéreur est attirée sur les risques afférents à un investissement locatif (ex. : non-respect des conditions d'octroi de l'incitation fiscale, y compris des conditions de mise en location, absence de locataire, loyers impayés, évolution défavorable du marché locatif) susceptibles d'entraîner la perte du bénéfice des incitations fiscales et/ou la remise en cause de l'équilibre financier de l'investissement.

2. La loi Denormandie : Investir dans l'immobilier ancien

La loi Denormandie est un dispositif fiscal encourageant l'achat et la rénovation de logements anciens situés dans certaines villes moyennes. Elle offre des réductions d'impôt aux investisseurs qui s'engagent à rénover ces logements et à les louer pendant une durée déterminée.

a. Conditions d'éligibilité

Pour être éligible à la loi Denormandie, le logement doit répondre aux conditions suivantes :

  • Le bien immobilier doit être situé dans une ville éligible au dispositif Denormandie.
  • Le budget consacré aux travaux doit représenter au moins 25% du coût total de l'opération (achat du bien + frais d'acquisition + coût des travaux de rénovation ou de transformation en logement).

b. Avantages fiscaux

Le dispositif Denormandie permet de bénéficier d'une réduction d'impôt allant jusqu'à 21 % du prix de revient total du logement (achat du bien + frais d'acquisition + coût des travaux de rénovation ou de transformation en logement). Cette réduction est accordée en fonction de la durée de location du bien, soit 6, 9 ou 12 ans.

3. Le dispositif Censi-Bouvard : Investir dans des logements meublés en résidences services

Le dispositif Censi-Bouvard, qui a pris fin le 31 décembre 2021, s'adressait aux investisseurs qui faisaient l'acquisition d'un logement neuf ou en vente en état futur d'achèvement (VEFA) dans une résidence avec services dédiés aux personnes âgées, handicapées ou aux étudiants.

a. Conditions d'éligibilité

Pour être éligible au dispositif Censi-Bouvard, le logement devait être situé dans une résidence avec services et être loué meublé pour une durée minimale de 9 ans par l'intermédiaire de l'exploitant des lieux.

b. Avantages fiscaux

Le dispositif Censi-Bouvard permettait d'obtenir une réduction d'impôt égale à 11 % du montant investi étalée sur 9 ans, dans la limite de 300 000 euros par an, et la possibilité de récupérer la TVA.

4. La loi Malraux : Investir dans la rénovation d'immeubles protégés

L'investissement en loi Malraux permet de réduire son impôt sur le revenu en contrepartie de lourds travaux de restauration d'immeubles protégés. Selon la localisation du bien, l'avantage fiscal affiche un taux de 22 % ou de 30 %.

a. Conditions d'éligibilité

Pour être éligible à la loi Malraux, le logement doit répondre aux conditions suivantes :

  • Le bien immobilier doit être situé dans un secteur sauvegardé, une zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP) ou une aire de mise en valeur de l'architecture et du patrimoine (AVAP).
  • Les travaux de restauration doivent être réalisés selon les prescriptions de l'architecte des Bâtiments de France.

b. Avantages fiscaux

Les dépenses sont prises en compte dans la limite de 400.000 euros sur quatre années consécutives. Le logement doit être loué nu dans les 12 mois suivant la fin des travaux en tant que résidence principale pendant au moins 9 ans.

5. La location meublée en LMNP ou LMP

Un investisseur qui souhaite investir dans la location meublée pour profiter d'un avantage fiscal a le choix entre deux statuts : loueur en meublé non professionnel (LMNP) et loueur en meublé professionnel (LMP).

a. Loueur en meublé non professionnel (LMNP)

Le statut LMNP est accordé aux bailleurs dont les revenus locatifs n'excèdent pas 23.000 euros par an ou la moitié de leur revenu global. Le LMNP permet de générer des revenus peu ou pas fiscalisés grâce à l'amortissement du bien et à la déduction des charges.

b. Loueur en meublé professionnel (LMP)

Le statut LMP permet, sous conditions, au bailleur assujetti à l'impôt sur la fortune immobilière (IFI) de sortir le logement de son patrimoine taxable, car il est assimilé à un outil de travail. De plus, si le logement est loué plus de 5 ans dans le cadre du régime LMP, la plus-value immobilière réalisée à la vente est exonérée d'impôt.

6. Le déficit foncier

Particulièrement adapté aux contribuables disposant de revenus fonciers importants et fortement imposés, le mécanisme du déficit foncier consiste à imputer les travaux de rénovation ou de réhabilitation d'un bien immobilier destiné à la location vide sur les loyers perçus. Dès lors que les charges excèdent les revenus fonciers, elles génèrent un résultat négatif appelé déficit foncier. Ce dernier est imputable la même année sur le revenu global de l'investisseur dans la limite de 10.700 euros. Si le déficit foncier est supérieur à ce plafond, ou s'il résulte des intérêts d'emprunt, il sera reportable sur les revenus locatifs des dix années suivantes (on parle de report déficitaire).

7. Investir dans des SCPI fiscales

La plupart des dispositifs de défiscalisation immobilière se déclinent sous forme de sociétés civiles de placement immobilier (SCPI) dites « fiscales » (à distinguer des SCPI de « rendement » et des SCPI de « capitalisation »). Au lieu d'acheter en direct, l'investisseur souscrit des parts de la SCPI fiscale qui, à son tour, investit dans des biens éligibles à des dispositifs de défiscalisation immobilière. On trouve ainsi des SCPI Pinel ou des SCPI Malraux. Outre l'avantage fiscal associé, ces véhicules de placement permettent des mises de fonds modérées et la gestion locative est assurée par la société de gestion de la SCPI.

8. Comment choisir le bon dispositif de défiscalisation immobilière ?

Pour sélectionner le dispositif le plus adapté, l'investisseur doit évaluer son patrimoine (montant et répartition) et son besoin de défiscalisation (niveau d'imposition actuel et futur). Il doit notamment prêter attention à sa situation financière (crédits, capacité d'épargne...) et à la finalité de l'opération (baisser son impôt ou faire fructifier un patrimoine).

a. Conseil en gestion de patrimoine

Prenez rendez-vous avec un service de conseil en gestion de patrimoine et bénéficiez d'un diagnostic patrimonial gratuit, de conseils personnalisés et d'un accompagnement par un expert pour choisir le dispositif de défiscalisation adapté à votre situation.

b. Évaluation des risques

Il est important de prendre en compte les risques associés à chaque dispositif de défiscalisation immobilière, tels que le non-respect des conditions d'octroi de l'incitation fiscale, l'absence de locataire, les loyers impayés et l'évolution défavorable du marché locatif.

9. Conclusion

Les incitations fiscales immobilières en France offrent de nombreuses opportunités pour les investisseurs qui cherchent à diversifier leur patrimoine et à générer des revenus complémentaires. Chaque dispositif a ses propres conditions d'éligibilité, avantages fiscaux et risques associés. Il est donc essentiel de bien étudier les différentes options et de faire appel à un expert en gestion de patrimoine pour choisir le dispositif le plus adapté à votre situation et à vos objectifs d'investissement.